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ACTU TECHNIQUE

Installer un appareil de chauffage utilisant la biomasse comme combustible (poêles ou chaudières bû ches ou pellets) impose l’utilisation d’un conduit de fumées. Celui-ci doit être conforme aux règles de l’art : DTU 24.1 et à la norme de calcul EN 13 384-1. Il est d’autant plus important de se conformer à ces obligations qu’un conduit bien dimensionné et bien installé évitera tous risques majeurs : intoxications et incendies.

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Les règles et les normes sont différentes entre le conduit de fumées (conduit d’allure verticale débouchant à l’extérieur) et le conduit de raccordement (situé entre la buse de fumées de l’appareil et le conduit de fumées).

L’apposition d’une plaque signalétique au pied du conduit de fumées est obligatoire, il doit permettre de trouver toutes les caractéristiques et les informations techniques du conduits mis en place. L’installateur qui raccorde un appareil (poêle ou chaudière) à un conduit doit s’assurer de la compatibilité de celui-ci avec l’appareil et en endosse l’entière responsabilité.

Pour toute installation de conduit de fumées, un dimensionnement (calcul selon EN 13384) est obligatoire (selon DTU 24.1). Le but est de vérifier par le calcul que le conduit aura un tirage suffisant même à puissance réduite et qu’il ne produira pas une condensation permanente des fumées. La qualification RGE exige ce dimensionnement (rapport) pour chaque installation. Ce document est un point de contrôle lors des audits RGE, il sera aussi la base de toute expertise judiciaire en cas de soucis majeur.

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👉 Emplacement du conduit et zone réglementaire du débouché
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Pour choisir votre solution de fumisterie et réaliser son dimensionnement il est vous faut déterminer dans quelle « zone » se situe le débouché du conduit. 

 

  • Zone 1 : conduit dont la position du débouché est « traditionnelle » pour un appareil fonctionnant en tirage naturel (obligatoire pour un combustible bois bûches)
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  • Zone 2 : terminal en toiture en dessous des 40cm,
  • Zone 3 : terminal en façade.

Les débouchés en zone 2 et 3 sont exclusivement réservés aux appareils étanches visés par un ATEC (avis technique) ou un DTA. Uniquement pour les appareils à pellets aujourd’hui.

 
👉 Distances de sécurité (aux matériaux combustibles)
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Une grande précaution doit être prise pour la garde au feu du conduit (même pour un conduit existant).  Les distances de sécurité avec les matériaux combustibles doivent être vérifiées et respectées. Elles dépendent du type de conduit (de son niveau d’isolation).

  • Pour des conduits métalliques elle est de 8cm
  • Pour des conduits maçonnés elle est de 10cm

Ces distances peuvent être réduites en fonctions de l’isolation mise en œuvre en respect du DTU

Attention, vous devez assurer la continuité de l’isolation de la toiture avec des matériaux incombustible. On utilise en général de la laine de roche (la laine de verre n’est pas incombustible). 

Des solutions spécifiques ont été développées par les fabricants pour réaliser une parfaite continuité de l’étanchéité à l’air et de l’isolation des bâtiments tout en conservant la distance de sécurité. Ce type de système utilise une coquille isolante incombustible et une collerette souple pour l’étanchéité à l’air.

 
👉 Diagnostic d’un conduit existant

Pour réutiliser un ancien conduit, les règles de l’art imposent de réaliser au préalable un diagnostic (annexe C du DTU 24.1). Il est possible de tuber un conduit de fumées existant pour raccorder de nouveaux appareils. Cela permet en général de réduire le coût des matériaux et d’éviter un nouveau percement en façade ou en toiture. Il vous faut pour cela réaliser un diagnostic du conduit.

Avant toute chose, vous devez vous assurer que le conduit est correctement ramoné et débistré. Le diagnostic doit suivre les étapes suivantes :

Réalisation du relevé du conduit, Il s’agit de :

  1. Vérifier le type de conduit (boisseau terre cuite, conduit en briques, boisseaux en béton, conduits métalliques …).
  2. Mesurer la section intérieure du conduit, son épaisseur si possible et estimer ou mesurer sa hauteur totale.
  3. Vérifier l’absence de fissures sur le conduit pour vous assurer de sa stabilité.

Vérification de l’étanchéité et de la vacuité, il s’agit de :

  1. Vérifier que le conduit n’est pas obstrué et permet bien d’évacuer la fumée correctement.
  2. Vérifier qu’aucune fissure ne laisse rentrer des fumées dans le logement (pour un conduit intérieur) pour éviter l’intoxication. 

Ces vérifications peuvent être réalisées avec le test du fumigène (conduit bouché en partie haute et basse) ou avec une inspection par caméra.

Réutilisation d’un ancien conduit

Si le conduit n’est pas réutilisable en l’état, ou pour améliorer l’installation, il vous faudra tuber ou créer un nouveau conduit.

D’une manière générale les anciens conduits sont rarement réutilisable en l’état car ils ne sont pas résistants aux condensats et sont donc sensibles au bistre (dépôt de suie qui réagit à l’humidité et qui est inflammable). La présence de bistre est l’une des principales causes de feux de cheminées.

Le tubage des anciens conduits est donc nécessaire pour rénover les anciens conduits en toute sécurité et permettre par la suite un ramonage aisé. Les anciens conduits doivent être ramonés et débistrés avant toute intervention.

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Vous devez ensuite valider l’espace disponible dans l’ancien conduit.

Attention un simple tubage ne permet pas de réduire les distances de sécurité au feu. Il faut pour cela utiliser un tubage flexible isolé. Ce type de conduit permet aussi d’éviter la formation de condensation. Les appareils à granulés ayant des températures de fumées très faibles à allure réduite l’utilisation de tubage isolés évitent ce problème.

Afin de réduire les risques de feu de cheminées, il est aussi important de s’assurer de la bonne ventilation de l’espace entre le tubage et l’ancien conduit « l’espace annulaire » (voir schéma), avec une entrée d’air présente en bas de conduit.