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ACTU TECHNIQUE
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La PAC Hybride

11 avril 2022  –  Energies traditionnelles, ENR

La Pompe à Chaleur est devenue un générateur incontournable du chauffage par boucle d’eau (plancher chauffant et radiateurs) dans le neuf. Les différentes directives visant à diminution des émissions de CO2 des appareils de chauffage vont amener à la généralisation de son emploi en rénovation.

Si dans le neuf la boucle d’eau est optimisée pour le fonctionnement de PAC (température de départ la plus basse possible, et isolation la plus performante possible), dans l’existant il va falloir faire avec ce qui existe tant au niveau des déperditions (et donc de la puissance à installer) que de la boucle d’eau (choix de la courbe de chauffe).

Les PAC proposées sur le marché ont, à l’exception des modèles haute température, une température maxi de départ aux alentour de 55°C. De plus la puissance disponible baisse avec la chute des températures extérieures. Sans oublier que si les déperditions sont supérieures à 10 ou 12kW l’installateur est très souvent obligé de choisir un modèle fonctionnant en alimentation triphasée ce qui occasionne un surcoût énorme lorsque la maison est actuellement raccordée en monophasée.

La prise en compte de ces éléments :

  • Température de départ supérieure à 55°C
  • Fortes déperditions
  • Raccordement électrique au réseau

Peut rendre judicieux le choix de la mise en place d’un PAC hybride : une PAC associée à un générateur utilisant une autre énergie (gaz, fioul et même pellets).

Cette technologie apporte beaucoup d’avantages :

  • La PAC est utilisée avec les températures extérieures les plus clémentes, elle fonctionne donc avec un COP optimal.
  • La chaudière est utilisée lorsque la demande est plus importante, elle fonctionne sur de plus longues périodes son rendement global s’approche au plus près de l’optimal.
  • La puissance de la PAC étant calculée pour la température extérieure maxi de son fonctionnement (un départ à 55°C par exemple) elle sera d’une puissance inférieure de beaucoup aux déperditions, elle consommera peu de puissance et l’abonnement électrique du client ne sera pas changé
  • La puissance de la chaudière étant plus importante et constante on la privilégiera en hiver pour la production d’ECS afin que la priorité sanitaire soit le plus court possible
  • Si le choix se porte sur du pellet une chaudière semi-automatique (avec un silo accolé permettant une autonomie de quelques jours) sera suffisante et apportera un grand confort.

 

Avec une telle installation le fonctionnement sera le suivant :

  • Jusqu’à une température extérieure aux environ de 7°C (80% d’une saison de chauffage minimum) : la PAC fonctionnera seule
  • De 7°C à 0°C : la PAC et la chaudière fonctionneront de concert
  • En dessous de 0°C la chaudière fonctionnera seule

Un exemple :

Pour une maison en Alsace ayant 11kW de déperditions à -15°C, nécessitant une température de départ de 55°C à -15°C

La règle de dimensionnement de la PAC nous dit que celle-ci doit couvrir 80% des besoins à -15°c soit 8.8kW. En regardant dans un catalogue fabricant mon choix sera un modèle 16kW plutôt triphasé, il faudra tout de même prendre en compte 4kW de résistances électriques d’appoint. A -15°C le COP de la PAC sera de 1.32.

Avec une PAC hybride je recherche quels sont les besoins à +7°C. Soit 4.1kW, à +7°C la température de départ sera de 35°C.

Je sélectionne une PAC 4.5kW qui à +7°C et un départ à 35°C offre un COP de 4.42. Il faudra juste s’assurer que la puissance de la chaudière (gaz, fioul ou pellets) sera d’une puissance mini de 13.2kW

 

Sur le devis au client la grosse économie sera surtout dû au fait que l’installation électrique de toute la maison n’est pas à transformer en triphasé (coût aucunement pris en charge par les différentes aides en vigueur)

 

La PAC hybride ne doit pas être LA solution en rénovation mais elle permet d’optimiser le rendement global de l’installation en minimisant les rejets de CO2 tout en gardant un coût raisonnable tant en investissement qu’en utilisation. L’utilisation d’une PAC hybride sur un pavillon classique RT2012 avec plancher chauffant n’est aucunement justifiable par rapport à une PAC classique.